Conférences & Écrits
13.02.19

Notre Amour d’Architecture @ Maison de l’architecture du Québec

Charles Laurence Proux, co-fondateur de NÓS, était convié à partager son amour pour l’architecture à travers la présentation du projet Dunes [é]mouvantes, au Musée des beaux-arts de Montréal.

Miroir, Ô mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?

C’est l’architecture, bien sûr ! Celle qui anime nos moindres désirs, nous envoûte dans son charme abstrait, complexe et mystérieux… Celle qui cache et qui révèle, qui protège ou qui expose, qui suggère et stimule l’imagination de celui ou celle qui s’engage à sa rencontre. Celle qui fait vivre des émotions fortes, qui anime corps et esprits, qui pose et qui repose sur une fragile confiance.

Qui ne peut aimer cet art à la fois durable et éphémère, passé, présent et futur, s’inspirant peut-être de l’histoire ou anticipant l’avenir ? Mais l’amour, cet aveugle sentiment qui déforme la réalité demeure insaisissable. Mais peut-être est-il aussi inexplicable ?

C’est un mirage pour celui qui cherche désespérément à y trouver un sens, mais une oasis fertile pour celui qui sait y regarder avec son cœur. L’amour ne se comprend pas. Tenter de le cerner ne servirait qu’à assouvir les âmes seules, en quête d’une explication de leur propre existence… Une illusion au service d’une rassurante référence à autre chose, une autre chose que l’amour…

Et si l’architecture ne faisait référence qu’à ce jeu de formes, de tons et de mouvement et à rien d’autre ? Un amoncellement de lignes qui se donne à regarder parmi les multiples objets de la ville…une apparition soudaine bousculant l’ordre des choses, teintant le paysage quasi-monochrome qui l’entoure.

Un coup de foudre qui détourne le regard, qui l’entraine dans ses courbes séduisantes, et qui lentement se dévoile pour en attiser le désir. Le mouvement soutenu d’un corps déformé épris d’une agitation grandissante. Le charme aveuglant d’une peau lisse et miroitante qui étourdie celui qui s’y aventure.

 

Miroir, Ô mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?

C’est celle qui sait se faire voir, se faire valoir, celle qui ose regarder au-delà de son miroir, de son propre reflet. C’est celle qui passionne pour une raison inconnue, libérée, épanouie et contagieuse.

Car il est bien temps de sortir de ce qui conforte, sortir des cercles fermés et répandre cet amour qui nous est si cher.

L’amour est toujours là, il suffit de le prendre, de le regarder, de le découvrir et surtout de ne pas tenter de le comprendre !